La traçabilité : une forme de liberté conditionnelle ?

"Science et conscience n'est que ruine de l'âme"

Rabelais

L'être humain n'a jamais cessé de chercher, d'inventer, de penser et de développer. Cette faculté à vouloir tout comprendre et cette capacité à imager les choses a donné naissance à la science. Celle-ci nous a permis de grandes avancées technologiques. La science et le progrès technique sont indéniablement des atouts majeurs pour le bien-être de l'Humanité.

Dès lors que l'on commence les cours de philosophie au Lycée, nous apprenons la notion de « conscience ». Qu'est ce que la conscience ? C'est ce qui nous différencie de l'animal. L'Homme a eu une conscience que l'animal de possède pas. Ainsi, elle devrait permettre à l'Homme de peser le pour et le contre de ses découvertes. Mais dans un élan scientifique, cette conscience est bien souvent mise de côté et la science n'est pas qu'une source de bienfaits, elle entraîne la mort de milliers de personnes (bombe nucléaire, clonage...).

Il n'y a qu'à écouter les titres principaux du journal télévisé de 20 heures pour réaliser que nous ne sommes pas en sécurité : des disparitions, des viols, des séquestrations, des crimes, des drames familiaux... C'est pour cette raison qu'au cours des dernières années, la sécurité est devenue une préoccupation politique essentielle. Nous vivons dans un monde d'insécurité, dans un climat d'incertitude et de peur.

Nous sommes inconsciemment ou consciemment prêts à y laisser notre liberté de côté pour ne pas voir la photographie de nos proches accrochée dans tous les commissariats avec un avis de recherche.

Résultat : notre société est placée sous contrôle et les prétextes sont toujours excellents (la lutte contre la délinquance, la veille sur notre santé, l'augmentation de notre sécurité, le contrôle de l'immigration illégale, la protection de la jeunesse...).

Les gouvernements, les mairies, les multinationales disent vouloir notre sécurité et notre liberté mais est-ce leur véritable but ? Cette surveillance permanente ne va-t-elle pas à l'encontre de notre liberté d'expression ? N'est-ce-pas une certaine forme de totalitarisme bien plus subtile que celui décrit par George Orwell? Ne sommes-nous pas manipulés par les médias qui mettent en avant les faits divers violents ? A l'inverse, ne permet-elle pas de faire diminuer le taux de délinquance, de dissuader les personnes de commettre des infractions ?

C'est triste à dire mais le 11 septembre 2001 a été une véritable aubaine pour l'instauration de la surveillance permanente. La lutte contre le terrorisme a eu comme conséquence de grandes restrictions de libertés publiques. Le terrorisme provoque des peurs car nous sommes face un ennemi invisible. Tout le monde est suspect, c'est une sorte de Cluedo planétaire. Faire peur d'un côté, divertir de l'autre, voilà le rôle des médias. Cela nous amène à nous détourner de l'essentiel en nous empêchant de réfléchir et de faire preuve d'un esprit critique.

Cela nous vous rappelle-t-il pas le novlangue de George Orwell ?